Contrôle direct par le cerveau – NUNI 1

Bien qu’il soit toujours efficace pour un usage classique, le trio souris/clavier/écran n’est pas vraiment adapté aux nouveaux usages qui émergent autour de l’informatique : utilisation dans des lieux publics, en extérieur, à plusieurs, sur une télévision etc… Parti de ce constat, voici une série d’articles « Nouveaux Usages, nouvelles interfaces » présentant les différentes alternatives existantes à plus ou moins long terme.

L’article d’aujourd’hui traitera de la solution la plus prometteuse et lointaine, le contrôle direct par le cerveau.

Une puissance d’expression incomparable

Avec cette technologie, l’interface se fait directement à la sortie du cerveau aux travers d’électrodes ou d’un casque. Il sera donc possible d’exprimer rapidement n’importe quelle émotion, ordre ou pensée complexe qui prendrait des heures à être traduite en mots. Cette technologie peut donc remplacer tous les autres types d’interfaces et changer complètement notre rapport au virtuel.

Voici un exemple datant de 2008 où un singe se nourrit à l’aide d’un bras robotique directement connecté à une électrode placée dans son cerveau.


(Plus de détails techniques dans cette vidéo)

Les militaires investissent beaucoup dans cette technologie au travers du DARPA, mais on peut facilement imaginer de multiples usages notamment dans le médical ou le jeux vidéo. Il faut également signaler que de nombreux laboratoires essaient de faire marcher ce genre de technique ‘dans l’autre sens’ et que l’on peut aujourd’hui artificiellement faire ressentir/entendre/voir de manière très basique. Quand on connait le taux d’erreurs des programmes informatiques, tout cela peut faire peur, mais rassurez-vous, on est encore loin de la puce qui permet de faire une expérience virtuel impliquant les 5 sens.

De nombreux problèmes techniques à résoudre

La grande difficulté de cette technologie est de détecter dans le cerveau quels influx correspondent à quels ordres afin de les décoder et de les envoyer directement à la machine. Les chercheurs savent aujourd’hui repérer des pensées simples de type mouvement ou un choix parmi un ensemble fini de possibilités mais on est loin de décoder tout la complexité de la pensée humaine.

La deuxième difficulté est de détecter ces influx nerveux précisément. Les techniques les plus fines nécessitent de brancher directement les électrodes sur le cerveau. C’est une opération très lourde qui réduit fortement la durée de vie des cobayes (vous remarquerez qu’on ne montre jamais le crâne des singes dans les expériences de brain-control). Il existe également une autre technique dite ‘non intrusive’ qui consiste à placer un détecteur au dessus du cerveau de l’utilisateur comme le propose NeuroSky ou Emotiv. Ici, pas besoin d’opération mais le signal est très faible et la marge d’erreur devient trop élevée pour décoder des messages complexes. Il nous reste donc encore de nombreuses années avant que cette technologie ne démontre toutes ces possibilités à la fois prometteuses et effrayantes.




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Auteur: Cédric Soubrié

Consultant en Expérience Utilisateur, je me suis spécialisé dans le tactile et la visualisation d'informations. Je donne également des cours pour promouvoir les méthodes de conception centrée utilisateurs. Voir mon profil LinkedIn.