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Analyse du marché des tablettes tactiles (1/2)

Le monde des tablettes tactiles est en pleine ébullition. Tous les grands constructeurs sortent leur modèle (sauf Apple que l’on attend pourtant depuis 1 an). Je pense qu’il est intéressant de prendre un peu de recul pour voir l’avenir de ce marché.

Plusieurs grandes familles émergent dans ces tablettes, chacune ayant ses cas d’usage et ses ‘form factor’ :

1) Tablette book

Forme : Ici on retrouve 2 formes différentes, le classique e-reader avec un grand écran ou les modèles plus prometteurs avec 2 écrans refermables. Ces tablettes doivent être transportables sans pour autant rentrer dans une poche.
Usage : Concurrencer directement le papier en remplaçant votre agenda, votre cahier de cours ou votre journal.
Acteurs : Amazon Kindle/Microsoft Courier/ASUS EEE reader/XO-2

2) Tablette de maison

Forme : Tablette avec un écran assez grand (~10 pouces) qui va être bougée de temps en temps d’une pièce à une autre. Le but n’est pas d’avoir un device constamment transporté par l’utilisateur.

Usage : Ces tablettes vont être utilisées majoritairement dans les différentes pièces de la maison pour naviguer sur le web, regarder des vidéos ou écouter de la musique. On a également des usages plus ciblés comme la tablette Qooq pour aider à la cuisine.
Acteurs: Techcrunch Crunchpad/ HP DreamScreen/Toshiba journE/Always Innovating

3) Gros Baladeur ‘live’

Forme : Comme le nom l’indique, on va avoir ici des walkmans/téléphones avec de gros écrans connectés à internet. Le but ici est d’avoir un écran suffisamment grand pour lire et taper facilement tout en ayant le device constamment sur soi.
Usage : Les applications cibles vont être les médias sociaux type facebook, la lecture de vidéo courte sur Youtube ou un accès rapide à Wikipedia/GoogleMap pour trouver une information.
Acteurs : Archos 5 Tablet/Nokia N800/eviGroup Wallet (+ les smartphones de type iPhone etc etc…)

(Le post suivant analysera les enjeux de ces différents marchés)

Frustration du designer et maturité du marché

Beaucoup de designers logiciel (*), se sentent frustrés parce qu’ils ne sont pas entendus. « On m’a demandé une étude et on ne fait rien de ce que j’ai proposé ».
Et bien, figurez-vous que c’est normal et même théorisé. Jared Spool vient de finir un article très intéressant « Deriving design strategy from Market Maturity ».

Dans cet article, il présente les 4 stages de maturité possible d’une industrie et le travail qui sera demandé au designer dans chacune de ces phases :
1 – Phase technologique : le secteur est tout nouveau et la technologie tellement intéressante que les utilisateurs sont prêts à supporter les pires horreurs de design et d’ergonomie. Phase assez frustrante pour le designer, son travail va surtout consister à repérer les fonctionnalités inutiles pour éviter de maintenir du code superflux.
2 – Phase fonctionnalités : avec l’arrivée de nouveaux concurents, les acteurs vont se distinguer par les fonctionnalités qu’ils offrent. Durant cette phase, le designer va devoir comprendre le métier de l’utilisateur, repérer les fonctionnalités vraiment importantes et faire des études de concurence.
3 – Phase expérience : certainement la plus jouissive pour un designer. Repérable au jour où le chef dit : « Mais c’est beaucoup trop compliqué, même moi je me perds dans toutes ces fonctionnalités ». Le marché est maintenant mature et les clients sont plus exigeants en terme de productivité et coût de formation sur les logiciels. Il faut ici analyser la façon de travailler des utilisateurs et leur offrir la meilleur expérience possible. Quitte à réduire le scope de fonctionnalités.
4 – Phase commodité : Le produit est maintenant très mature et doit s’intégrer au mieux dans l’ensemble du process client. Il doit donc être inter-opérable et respecter les standards des autres logiciels. Encore un gros boulot pour le designer, même si ici la créativité va laisser la place à la normalisation.

Je vous conseille la lecture de l’article en entier, il est bon de savoir où sa boîte se situe. Ca permet de mieux comprendre et accepter ce qui se passe. Au vu des discours de la direction, je dirais que la mienne est en pleine transition de la phase 2 vers la phase 3. Ca tombe plutôt bien… ;)

(*) Je parle du designer au sens large, autant le designer graphique, que l’ergonome ou le designer interactif.